C’est l’automne. Les Îles sont vides. Après une saison estivale arrosée par les rayons chauds du soleil et les rencontres lumineuses, l’automne s’installe avec lenteur. La solitude se laisse envelopper par le froid. C’est l’heure de profiter de la lumière en or pour contempler le paysage orangé. C’est l’heure d’ouvrir son journal de bord et de faire des mises à jour. Carte et boussole en main pour ajuster la direction.
« Il est difficile de trouver un sens à ce que nous faisons si, à un certain niveau, cela n’aide pas quelqu’un d’autre ou ne rend pas quelqu’un plus heureux. »
“It’s hard to find meaning in what we do if at some level it doesn’t help someone else or make someone happier.”
― Matthew D. Lieberman, Social: Why our brains are wired to connect
Je traverse régulièrement de longues périodes de dépression et d’anxiété. Je m’isole et je cherche des réponses à l’intérieur de moi. Ce n’est pas mauvais. C’est même pertinent. Mais à force de penser constamment à moi, à ma situation, à mes problèmes, à mes projets, à mes passe-temps, à mes émotions, mes désirs, ma personne, etc. À force de focaliser toute mon attention sur moi, j’oublie une chose bien importante: je ne suis pas seul sur cette planète.
« L’envie la plus profonde dans la nature humaine est le désir d’être important. »
“The deepest urge in human nature is the desire to be important.”
― John Dewey
Au début de l’été, j’ai eu cette illumination. J’ai eu envie d’aider les humains qui m’entourent à se sentir plus importants. J’ai eu envie de donner de mon temps et d’offrir le peu de talent que j’ai pour le bien collectif. Si l’été passé j’ai travaillé sur mes dettes et mon portefeuille, cette année je voulais contribuer à ma communauté, à mes amis, à ma façon. De toute évidence, on a tous besoin d’argent, mais on a encore plus besoin de connexions humaines. Le système actuel nous pousse de force à l’extérieur du sentier naturel qui mène au bonheur. Il nous force à choisir une carrière pour contribuer à l’économie et non notre communauté.
« Quelque part le long de la ligne, la poursuite du bonheur a été confondue avec la poursuite du revenu et de l’avancement professionnel. »
“Somewhere along the line, the pursuit of happiness got confused with the pursuit of income and career advancement.”
― Matthew D. Lieberman, Social: Why Our Brains Are Wired to Connect
C’est comme ça que je me suis remis à la photographie numérique. Tout l’été, je me suis promené avec mon appareil. Parfois dans le cadre de mon travail, parfois comme travailleur autonome, mais plus souvent par plaisir. J’ai passé l’été à explorer les divers événements, cherchant à y capturer en image des humains qui vivent. J’ai découvert le bonheur d’offrir aux gens des portraits spontanés et inattendus d’eux.
« L’art est le mode de communication le plus efficace qui existe. »
“Art is the most effective mode of communications that exists.”
― john dewey
J’aime créer. Pour moi, la musique me permet de faire de l’introspection et de communiquer mes émotions et les sortir de mon intérieur. La photographie, elle, m’offre la possibilité de sortir de chez nous, sortir de moi, de faire des rencontres et d’offrir aux gens une vision optimiste et honnête d’eux même. Même si je réussis à partager de belles connexions avec d’autres musiciens, ça reste quelque chose de très personnel pour moi. La photographie, étrangement, me donne l’impression que j’échange de coeur à coeur durant ma rencontre avec l’autre. J’ai touché à quelque chose de pertinent cet été. Ça me fait du bien.
« Gardez votre cœur directement dirigé vers la personne que vous rencontrez» »
»Keep your heart aimed directly at the person you’re meeting »
― Nicholas Boothman, How To Make People Like You In 90 Seconds Or Less

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